sayad

Auditorium Archives Nationales Pierrefitte-sur-Seine

Vendredi 6 mars 2015
de 14 à 18h.

Abdelmalek Sayad
Rencontre et Débats

Programme de la rencontre en Pdf

(…) Sur le plateau - où elles parlent français, arabe, kabyle -, la mise en scène de Philip Boulay passe sans cesse, avec fluidité, du cadre intime et personnel au contexte historique et politique, croisant des objets-signes du quotidien avec des documents d’archives. «Au théâtre, l’alliance subtile de l’intime et du politique permet une scène épique et induit une position critique du spectateur. Et c’est là une façon d’essayer de ré-enchanter le lien social », explique le metteur en scène. « Et puis, nous passions le pantalon français, parce qu’il réactualise quelque chose qui a besoin d’être reconnu et porté à la connaissance pour d’autres, participe d’un travail de mémoire. Cette mémoire a besoin d’être négociée autrement afin que d’autres choses puissent advenir. Parmi les spectateurs, il y a les proches, ceux qui se reconnaissent dans l’Histoire et les histoires de «double absence», il y a ceux qui se sentent concernés de près ou de loin par leur propre parcours, il y a ceux qui, envisageant une migration, sont interpellés et, enfin, il y a ceux qui refusent le vertige provoqué par le phénomène migratoire soudainement incarné sur la scène d’un théâtre.»

Dans Le pantalon français, l’endroit du récit est celui des entretiens, des témoignages, il est donc irrévocable. Il ne s’agit pas d’une œuvre de fiction ou d’un poème dramatique. La seule subjectivité est celle de l’humain. La mise en scène ne propose aucune adaptation des paroles et des temporalités structurées par Sayad. Il s’agit d’un espace théâtral qui permet d’écouter de la mémoire vive, un art théâtral qui pense et panse les douleurs liées à l’exil et à la double absence. !La question profonde est celle du contenu des entretiens ; ce que racontent les «chibanis» à Sayad et qui peut-être est entendu pour la première fois par un bon nombre de spectateurs. Et pour ceux qui ne l’entendent pas pour la première fois, c’est la première fois qu’ils l’entendent dans un espace public, dans une forme scénique et théâtrale. À cet instant, cette parole, parce qu’elle est théâtralisée, devient commune, prend place dans l’espace public : le temps de la représentation intègre l’Histoire (…)

Marina da Silva
in «Tumultes», D’une Scène à l’autre: Théâtre et Politique. N°14, 2014.

Et aussi:

Revue Hommes & Migrations, France-Algérie: le Temps du renouveau, N°1298, 2012.

Revue Migrance, Les femmes de l’immigration XIXe-XXe siècles, N°42, 2013.

Mars 2015