Deux femmes congolaises que tout sépare

Histoire générale des murs propose la confrontation de deux femmes congolaises que tout sépare. L’une est une grande bourgeoise, éprise de lectures de Lucrèce et de Nietzsche et a du mal à cacher son mépris de classe. L’autre se trouve à l’autre bout de l’échelle sociale, héroïne au quotidien, comme la très grande majorité des habitantes de la ville de KInshasa. Voisines, ces deux femmes - Femme 1 et Femmes 2 - ont en partage un mur; leur parcelle mitoyenne n’est pas à vendre, c’est leur territoire. Ce mur s’effondre naturellement, la chute d’un mur étant toujours inéluctable. Leur fils, Mec 1 et Mec 2 en profitent pour se rencontrer. L’avenir leur semble plus prometteur, plus ouvert. Jeunes hommes, ils se rapprochent et apprennent rapidement à se connaître, sans faux semblants. Ils sont attirés l’un par l’autre. Face à cette situation nouvelle, Femmes 1 et Femme 2, en vraies kinoises, se découvrent un autre point commun: le fait d’être mère.

Ce premier texte de théâtre de Sinzo Aanza déploie une langue originale dans le registre de la comédie. Encre fraîche certes, mais déjà avec la force d’une écriture classique. La pensée y est raffinée et précise. Les dialogues y sont vifs, tenus, percutants. Histoire générale des murs questionne de manière à la fois concrète et allégorique la condition humaine, ce qu’est la vraie vie, le désir, et la nécessité absolue d’une transcendance à travers la création artistique. L’auteur a  publié à l’automne 2015 son premier roman en France, aux Éditions Vents d’ailleurs, Généalogie d’une banalité.

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