Dans la solitude des champs de coton

Solitudes…

1) Deux hommes qui ne se connaissent pas s’abordent: dites-moi ce que vous voulez et je vous le vends, dit le premier, et l'autre répond: dites-moi ce que vous avez et je vous dirai ce que je veux.

C'est le deal sous toutes ses formes, c'est toutes les formes de deal que la vie propose, c'est la vérité des relations entre les hommes, entre les personnes.

 

2) Ici, deux hommes; le Dealer ne dira jamais ce qu'il propose - mais peut-être parce que c'est lui qui est en manque -; le Client exigera toujours qu'on devine ce qu'il réclame - mais peut-être parce qu'il ne sait plus comment on fait pour demander - ; de part et d'autre un égal amour-propre, bientôt un malentendu douloureux, intime et contradictoire.

 

3) Il y a ce qu'on ne peut pas dire et ce qu'on ne veut pas faire, car il ne faut jamais faire cadeau de sa faiblesse à l'autre, il y a une attente folle et tenace, la découverte qu'on est pauvre, pauvre de désirs, il y a toutes les blessures qu'on peut faire au désir de l'autre et la souffrance qu'on découvre et qu'on refuse en même temps.

 

4) …et revenir à la solitude, la solitude, première, native : et contrairement à ce qui est attendu, je ne crois pas que c’est deux-là  puissent aller finalement au combat ; au contraire, après cet échange, ils pourraient presque faire un bout de chemin ensemble; mais il est trop tard, car l’un et l’autre « se sont manqués » à vouloir déchiffrer leur rapport, au manque, au désir : face à leur propre incomplétude, ils se séparent, probablement ne s’oublieront-ils jamais, comme on ne peut oublier la vie d’un vivant qui n’est plus, mais toujours vivace, dans la mémoire, autrement, ailleurs… Il arrive parfois que l’on se trouve pauvres, ou nus de nos existences.

 

« Un deal est une transaction commerciale portant sur des valeurs prohibées ou strictement contrôlées, et qui se conclut, dans des espaces neutres, indéfinis, et non prévus à cet usage, entre pourvoyeurs et quémandeurs, par entente tacite, signes conventionnels ou conversation à double sens - dans le but de contourner les risques de trahison et d’escroquerie qu’une telle opération implique -, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, indépendamment des heures d’ouverture réglementaires des lieux de commerce homologués, mais plutôt aux heures de fermeture de ceux-ci. »

 

Préambule à Dans la solitude des champs de coton

 

 

 

 

Dans la solitude des champs de coton (version française), Na solidão dos Campos de Algodão (version lusophone) de  Bernard Marie-Koltès

 

 

  Traduction version lusophone: Nuno Jùdice et Diogo Doria

 

 

Mise en scène

Philip Boulay

 

Avec

Victor de Oliveira et Vincent Ozanon (version française), Diogo Doria et Victor de Oliveira (version lusophone).

 

Assistante à la mise en scène: Astrid Mamina

Scénographie: Jean-Christophe Lanquetin

Musicien (version lusophone): Piero Corso

Création sonore: Étienne Bultingaire

Lumières: Stéphane Loirat avec la collaboration de Quito Tembe

Régie son: Antoni Aubert

Attaché de production: Jean-Christophe Boissonnade

 

Coproduction Forum/Blanc-Mesnil, Culturgest/Lisbonne, Festival International de Théâtre d’Almada (Portugal). Avec les soutiens du Ministère de la Culture et de la Communication (Direction Régionale des affaires Culturelles Île de France), du Conseil Général de la Seine Saint-Denis, de l’Association Française d’Action Artistique (Ministère des Affaires Étrangères en France), des Services culturels de l’Ambassade de France à Istanbul et à Maputo.

 

Remerciements: François Koltès, Théâtre de Gennevilliers - Centre Dramatique National, Halle de la Gombé/Kinshasa, Michel Tosca, Claude-Emma Guillaumin Azem, Carole Ivars, Zeynep Peker, Arnaud Littardi.

 

 

 

Forum/Blanc-Mesnil du 25 mars au 3 avril 2004

Théâtre National d’Ankara (Akün Tiyatrosu – Turquie) le 25 octobre 2004

Ancien Atelier de fabrication de la Monnaie, Palais de Topkapi d’Istanbul (Turquie) le 15 octobre 2005

Culturgest/Lisbonne (Portugal) du 11 au 16 juillet 2006

Centre Culturel Français de Maputo (Mozambique) les 12 et 13 octobre 2006.

 

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