Uma visitita inoportuna
Uma visitita inoportuna
(Une visite inopportune)
Copi a écrit cette pièce de théâtre dont le héros principal est en train de mourir du Sida peu avant de mourir du Sida lui-même.
Nous y retrouvons toute la densité de la vie face à la mort. Tout respire une urgence jubilatoire. La pièce nous en offre une déclinaison dans toutes ses variantes : 1° unhomme imagine la mort, 2° il s’imagine mort et 3° il meurt.
Solitude, douleur, peur sont inscrites en filigrane. Copi n’aime pas s’épancher. Le vide se traduit chez lui par une surabondance. Nous assistons à une invasion de personnages décalés, et les anecdotes tombent en rafales dans la bouche de chacun.
Copi n’a pas peur du mauvais goût : effets de grand - guignol et de vaudeville, tout balance entre l’hilarant et le monstrueux.
Pour mourir, Copi fait passer sa vie « en revue » – au sens strict.
Pour mourir, il interroge le passage de la vie à la mort ; en témoigne la figure symbolique de la chanteuse d’opéra dont le nom italien signifie « Reine des morts ».
La question qui se pose très vite : qui fait une visite inopportune ? La chanteuse qui réclame une dette d’amour ? L’ami mentor avec sa part de mélancolie et d’anachronisme ? Le Professeur qui s’intéresse plus à la maladie qu’au malade et qui défie la mort à sa façon en greffant des cerveaux artificiels ? Le Journaliste qui se révèle être le fils du mourant ? La mort elle-même ?
Copi maîtrise parfaitement la mise en abîme du théâtre dans le théâtre à travers l’image du miroir.
Ici, la conscience est synonyme d’humour : « Pour qui me prenez-vous ? Pour une héroïne de Jean Genet ? »
Au théâtre, une fausse mort rend plus palpable une vraie mort.
En France, au milieu des années soixante, Copi fut le premier à traiter des thèmes graves avec une distance dérisoire et une insolence jamais vues sur une scène de théâtre. Il n’a cessé de les explorer avec une acuité de plus en plus affinée. La question de l’identité est au centre de sa dramaturgie. Celle de la mort va parcourir toutes les gammes de la violence, de la poésie, de l’inattendu, de l’entêtement, et parvenir à un état qu’on pourrait presque qualifier d’ une forme de résurrection.
La pièce, cruelle et comique, va à toute allure, comme est allée sa vie. Flamboyante et cauchemardesque. Entre peur et fou rire, entre panique et gloussement, le frisson se confond avec le spasme de l’hilarité.
Bienvenue au Malade imaginaire de la fin du XX e siècle !
Hubert. - C’est la vérité, je suis jaloux de vous. J’ai peur de vivre centenaire, car je ne sais que faire de mes journées.
Cyrille. – Allez vivre dans le tiers monde ! Riche comme vous êtes, vous devriez régner sur une cour d’éphèbes qui vous éventent les mouches à l’aide de feuilles de bananier.
Hubert. – J’y ai songé. Mais j’ai peur de me sentir trop loin de mes amis.
Cyrille. – Ils sont tous morts, vos amis.
Hubert. – il me reste vous, maître.
Cyrille. – Mais pas pour longtemps ! Et quand je serai mort à mon tour, qu’allez-vous faire de votre temps.
Hubert. – J’irai au Père-Lachaise.
Cyrille. – Qui vous dit que j’y serais ?
Hubert. – Tout le monde y est.
Cyrille. – Justement !
Hubert. – Mais alors où irez-vous ?
Cyrille. – Je ne vous le dirai pas. Je n’ai pas l’intention de communiquer à quiconque ma prochaine adresse.
Hubert. – Mais votre mausolée ?
Cyrille. – Quel Mausolée ?
Uma visita inoportuna
(Une visite inopportune)
Copi
Spectacle en langue portugaise
"Spectacle nominé aux "Globo de Oro
(Catégorie meilleur acteur: Diogo Doria)" en 2011.
Mise en space
Traduction
Jorge Pereirinha Pires
Avec
Diogo Doria (Cyrille), André Gomes (Hubert), Maria Frade (Regina Morti), Laurinda Chiungue (l’infirmière), José Martins (Professeur Vertudeau).
Scénographie, lumières et costumes: Jean-Guy Lecat
Maquillage: Sano de Pernesac
Régie générale: Carlos Galvao
Régie lumières et son : Paulo Horta
Régie Plateau: Joao Figueiredo Dias
Montage: Guillermo Frazao, Marco Jardim, Antonio Antunes.
Attaché de Production au Portugal
Paulo Mendes.
Coproduction
Teatro Municipal de Almada, Wor(l)ds…Cie
Avec les soutiens de
Culturesfrance – Ministère des Affaire Étrangères en France, du Ministère de la Culture au Portugal – Direction Générale des Arts et de la Ville d’Almada.esse.
Théâtre Municipal d’Almada
du 14 janvier au 7 février 2010
Presse
Expresso Actual, le 9 janvier 2010
24 Horas, le 10 janvier 2010
Diario de Noticias, le 10 janvier 2010
Jorna de Letras, le 13 janvier 2010
Agencia Lusa « Une comédie de la mort » de Joana Carvelho Fernandes, le 13 janvier 2010.
Diario dos Açores, le 14 janvier 2010
Time Out Lisboa, le 20 janvier 2010
Visão Sete, le 21 janvier 2010
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